Devenir opticien : formations, avantages, atouts et débouchés
Retour

Dernière mise à jour : 27 février 2024

photo de fond

Opticien-lunetier : un métier d'avenir et de nombreuses spécialisations

 

 

Vous voulez du concret sur le quotidien du métier d’opticien-lunetier ? Jérôme Tondeur, opticien indépendant, vous parle de son métier :

 

Où exercez-vous ?

 

J’exerce mon métier dans un magasin familial que j’ai repris en 1990, à Villefranche-sur-Saône près de Lyon.

 

Quelles spécialisations exercez-vous ? 

J’ai du mal à parler de spécialisation, j’exerce mon métier en essayant de répondre à tous les besoins, à hauteur de ma formation et de mes compétences. Cela inclut les lunettes bien sûr mais aussi les lentilles de contact, la basse vision, le service à domicile, les prestations extérieures (centres de détention par ex, ou opérations de sécurité routière par la police municipale), le tout bien sûr dans le cadre réglementaire et dans le respect du patient et son intérêt.

 

Je peux par ailleurs exercer pleinement l’ensemble de ces « spécialités » en toute liberté et de plein accord avec mon client par le choix volontaire qui a été fait d’exercer mon métier en toute indépendance, sans franchise et sans partenariat avec les réseaux de mutuelle.

L’imposition de grilles tarifaires imposées par les réseaux de mutuelles par exemple rend nécessaire une extrême rigueur de gestion des marges, peu compatible avec une prise en charge et un conseil personnalisé et qualitatif (optimisation du temps, choix de produits guidé par la large et non le rapport à la fonction, réduction de l’investissement, pression sur les salaires donc la qualification des collaborateurs…).

 

Nous sommes au service d’une clientèle (patientèle), pas au service d’un assureur…

 

Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser ?

 

Le plaisir de l’exercice de ma passion.

 

Quel est le positionnement de votre magasin ?

 

Le magasin est ouvert à toute clientèle, je me considère réellement comme opticien « généraliste » même si souvent nos prestations du fait de leur tenue peuvent nous donner aux yeux de certains une image « haut de gamme ». 

 

Comment se passe la prise en charge d’un client / patient ?

 

Cela commence par l’écoute de ses besoins, de ses attentes esthétiques et/ou visuelles, ce qui va bien sûr nous orienter dans les préconisations, après une reformulation de confirmation. L’anamnèse* se pratique au fil de l’eau, sans cadre rigide, en s’adaptant au profil de chaque client. 

 

La première chose abordée est la prescription, qui est expliquée de manière simple et rassurante. 

 

Puis vient le choix de la monture, en tenant compte des éléments liés à la correction et bien évidemment des recherches du client (style, budget) tout en portant la meilleure attention aux aspects morphologiques, indispensables pour une bonne garantie de confort et d’adaptation. 

 

La prise de mesures étant faite avec du matériel électronique de haute précision, la correction est vérifiée en tenant compte s’il est possible de l’historique du porteur. 

 

Puis est faite la préconisation des verres, qui va tenir compte de l’ensemble des éléments glanés pendant les étapes précédentes. 

 

Plusieurs devis sont établis, dont une solution personnalisée est mise en avant. Le choix est dans tous les cas celui du client, qui jugera du meilleur rapport qualité prix en fonction de son cahier des charges (fonctionnalité, budget, esthétique etc…)

 

Quel est le matériel nécessaire ?

 

En magasin, nous avons une cabine d’examen de vue équipée de matériel électronique et de boîtes d’essai, de matériel de prise de mesures électronique, de machine d’atelier pour centrer et tailler les verres et de matériel d’atelier pour le montage et l’ajustage.

 

Quelles sont les formations et combien de temps ?

 

J’encourage mes collaborateurs à se former régulièrement via le DPC**, à chaque fois qu’il est possible avec nos fournisseurs verriers et fabricants de montures qui proposent des parcours de formation spécifiques sur les produits et en assistant à des conférences, congrès…

 

En tant qu’opticien-lunetier indépendant, comment se faire connaître ?

 

Par tout moyen de communication à sa disposition en localité : presse quotidienne régionale, radio, mailings, sms, réseaux sociaux, gratuits qualitatifs, bus, 4X3, vitrine, en fonction des budgets allouables par chacun. Le bouche à oreille est bien sûr primordial, il assure la réputation. La droiture dans la communication est importante et un plan de communication doit être cohérent et réfléchi sur l’année.

 

Quel avenir pour le métier d’opticien-lunetier ?

 

Je crois fortement à la capacité que nous avons de développer un axe « opticien de santé » qui nous permettrait d’envisager un avenir libéral dans son exercice et rémunérateur par ses prestations. De nombreux domaines restent à explorer: suivi et dépistage scolaire, permis de conduire, entreprises et fonction publique dans l’étude des postes de travail, les équipements de sport et de protection, suivi et accompagnement du troisième âge etc...

 

Cela passe obligatoirement par l’engagement des opticiens à s’élever en compétences par la réforme de notre cursus, la formation, l’adaptation aux nouvelles technologies etc…

 

Je pense que la tendance observée va continuer à s’accentuer: une branche importante de la profession sera délibérément tournée « retail » privilégiant les ventes cumulées et les volumes sur une clientèle en partie captive liée aux contrats proposés par leur mutuelle, une autre branche fera le choix délibéré d’un exercice plus qualitatif au service d’une clientèle plus exigeante, par choix, ou simple contrainte liée à ses exigences de santé visuelle.

 

 

*Anamnèse, chez un opticien: ensemble des renseignements fournis à l’opticien par le client / patient ou par son entourage sur son histoire et les circonstances de ses problématiques visuelles.

**DPC : Développement Professionnel Continu - regroupe toutes les actions de formation continue pour évoluer dans son métier d’opticien